Un jour pour résoudre un conflit vieux de soixante ans ? Le président américain se moque du monde. Délibérément, Bush a laissé pourrir le face-à-face entre Palestiniens et Israéliens, désavouant ceux qui savaient cette politique dangereuse, comme Colin Powell. Au nom d'une vision sommaire de la lutte contre le terrorisme, Washington s'est aligné pendant sept ans sur le gouvernement israélien. Soutenant jusqu'à trop tard - et en dépit de centaines de morts - la guerre contre le Hezbollah au Liban. Acceptant l'humiliation d'Arafat encerclé à Ramallah par l'armée israélienne, un leader que Jérusalem peut regretter aujourd'hui, confronté à un Abbas, nain politique s'il en fut, et à un Gaza devenu Hamastan.
Si Bush et Rice ont décidé de convoquer Israël et ses voisins arabes, c'est avant tout pour des raisons de politique intérieure. Ni l'un ni l'autre ne veulent passer devant l'histoire pour Monsieur et Madame Fiasco irakien. Mais une conférence opportuniste ne suffira pas. En sept ans, le conflit s'est sérieusement compliqué. Il est désormais lié au destin d'une région sous influence iranienne, explosée entre chiites et sunnites, minée par la présence américaine en Irak, qui a servi Ben Laden plus qu'elle ne l'a affaibli. Israël peut se croire protégé par son mur de la colère des Palestiniens qui ont réussi à diviser leur pays avant même de le posséder. Mais, si les années à venir ressemblent aux sept ans perdus, le parrain américain a tout intérêt à forcer les deux parties à un