Une fois encore, les banlieues attendront. Bien sûr, Nicolas Sarkozy promet les assises aux tireurs de Villiers-le-Bel (on ne savait pas que c'était dans sa fonction, mais l'omniprésident n'est pas à ça près). Bien sûr, François Fillon décide le maintien du dispositif policier sur place, ce qui est parfaitement justifié au regard des violences inqualifiables des derniers jours. Mais dans le même élan, le Premier ministre botte en touche dès qu'il s'agit de proposer des actions de fond pour réduire la montée du désespoir et de la violence dans les quartiers dits sensibles, ravagés par le chômage. On notera au passage qu'il refuse d'accélérer la présentation du plan de Fadela Amara au prétexte que «ce ne sont pas les délinquants qui tirent sur la police qui feront l'agenda de la République». Belle sérénité ! On a connu l'équipe Sarkozy plus prompte à dégainer ses plans d'action en réaction à des crises médiatisées.
La raison de cette prudence remarquable est sans doute à chercher dans le strict domaine politique. S'occuper des banlieues en difficulté n'est pas vraiment dans les priorités sarkoziennes. Ces plans sont toujours longs et compliqués à mettre en oeuvre, et leurs résultats sont tout sauf immédiats. Mauvais, ça. Et à quelques mois des municipales, financer des initiatives pour les quartiers présentés à longueur de journaux télévisées comme des «zones de non-droit» n'est pas payant électoralement. Au contraire. Villiers-le-Bel et les autres attendront donc e