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Libération

Villiers-le-Bel, une cité banlieusarde mal servie

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publié le 29 novembre 2007 à 1h46

En apparence, Villiers-le-Bel est une commune où il fait bon vivre. Son urbanisme ne se prête pas aux clichés des cités HLM faites de tours vieillies faciles à incriminer. Il y a certes cette barre de 10 étages, appelée cité de la Cerisaie, qui évoque les constructions des années 1960. Mais dans cette ville qui compte 50 % de HLM (soit 4 000 logements sociaux), l'habitat collectif est parvenu à se greffer assez harmonieusement à la ville existante. Il est réparti dans plusieurs secteurs de la ville. Ces quartiers HLM, où dominent des petits bâtiments plutôt bien entretenus, côtoient des secteurs pavillonnaires. Au pied des immeubles des espaces verts plantés d'arbres. L'alchimie urbaine est plutôt réussie. On pourra certes arguer qu'en s'enfonçant dans ces quartiers d'habitat social domine une sensation d'enclavement. Mais difficile de rendre ici l'urbanisme responsable d'une exaspération et d'un climat de défiance aux institutions républicaines dont témoignent les deux nuits de révoltes qui ont secoué Villiers-le-Bel.

«Une dette». «Je savais qu'il y avait cette exaspération. Ce qui m'a surpris c'est la façon dont elle s'est exprimée», commente le maire (PS) Didier Vaillant, allusion à l'utilisation d'armes contre les policiers et à l'incendie de la bibliothèque Louis-Jouvet. Une destruction aux allures d'automutilation. Pourquoi tant de malaise? Le maire retrace l'histoire de sa commune: 5 000 habitants en 1955, et 25 000 en 1975, 27 000 aujourd'hui. A l'époque