Cinq jours de visite pour un dirigeant qui, il y a une dizaine d'années, faisait brûler le drapeau français dans le centre de Tripoli lors de la fête nationale libyenne. Pourtant bien calmé depuis qu'il a révélé, en 2003, à Londres et Washington son programme nucléaire clandestin, le dictateur n'a d'ailleurs pu s'empêcher vendredi, lors du sommet UE/Afrique de Lisbonne, de tirer quelques salves de déclarations provocatrices. Il a ainsi jugé «normal que les faibles aient recours au terrorisme» et fustigé «la dictature» du Conseil de sécurité. Nicolas Sarkozy ne s'en est pas offusqué, lui déclarant qu'il était «très heureux» de le recevoir à Paris.
«Pas à moi de juger». «Plus tard, il s'en est expliqué «J'ai dit au colonel Kadhafi que j'encouragerai son retour à la respectabilité internationale [.]. Si nous n'accueillons pas des pays qui prennent le chemin de la respectabilité, que devons-nous dire à ceux qui prennent le chemin inverse ?» «Pour le reste, il a sa personnalité, son tempérament, ce n'est pas moi qui vais le juger», a-t-il ajouté. D'autant moins, comme l'a d'ailleurs souligné le président français, que la venue du Guide de la révolution devrait permette de «signer un certain nombre d'accords économiques». De son côté, Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, dit qu'elle n'est «pas heureuse de cette visite».«La France n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant peut venir s'essuyer les pieds du sang