Si on en croit la diplomatie sarkoziste, la visite de Kadhafi en France est donc le prix à payer pour aider nos entreprises à exporter. Et donc à «sauver nos emplois», comme le justifiait, hier matin, Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères sur France Inter. Il en irait ainsi des Airbus, des centrales nucléaires d'Areva ou de tout autre contrat (lire ci-dessous). En clair, l'activisme diplomatique de Nicolas Sarkozy serait au service du «made in France», et de l'ambition commerciale de nos industriels. Pourquoi pas. Mais ce qui peut à la rigueur se justifier pour le Rafale de Dassault (qui n'a toujours pas trouvé de preneur à l'exportation), ne fonctionne pas du tout pour Areva.
Car bizarrement, lorsque vous interrogez plusieurs responsables du groupe français, on vous répète la même chose (sous couvert d'anonymat, bien sûr) : non seulement ce projet de centrale nucléaire pour la Libye n'est pas «une priorité pour l'entreprise», mais c'est une très mauvaise nouvelle pour l'image du nucléaire français. «On ne va surtout pas se précipiter. On va faire traîner ce contrat le plus possible», assure un cadre du groupe. Pourtant, si on en croit les propos du fils du guide libyen, Seil al-Kadhafi, Tripoli espère bien repartir de ces cinq jours de visite avec «un réacteur nucléaire ainsi que de nombreux équipements militaires» sous le bras. En réalité, le contrat de collaboration qui devait être signé hier soir, entre Paris et Tripoli doit s'a