Un bon général doit avoir de la chance. Cette maxime napoléonienne ne s'applique pas à Nicolas Sarkozy, même s'il donne parfois le sentiment de concevoir son mandat comme un nouveau Consulat. Il a tout misé sur l'économie. Pour cause de mauvaise conjoncture mondiale, l'économie se dérobe. Cette déconvenue met en lumière la faille qui grève le plan du nouveau président. Nicolas Sarkozy l'a maintes fois exposé : il veut libérer la production des entraves socialisantes qui la paralysent pour permettre aux Français de bénéficier enfin d'une hausse de leur pouvoir d'achat. Travailler plus pour gagner plus. Dans cet espoir, que le Medef lui-même commence à juger optimiste, il y a beaucoup de fascination pour la croissance rapide enregistrée dans les pays libéraux, à commencer par les Etats-Unis. L'ennui c'est que dans ces pays, en dépit d'une forte croissance, le pouvoir d'achat de la masse des salariés stagne désespérément. La baisse des impôts et le libre jeu de l'économie financière font bondir les hauts revenus ; la concurrence mondialisée pèse sur les salaires. D'autres pays, tout aussi compétitifs, mais sociaux-démocrates pour la plupart, ont choisi une autre voie : celle de l'ouverture au monde et du progrès partagé. Mais comme cette volonté d'équité se paie d'un haut niveau d'impôts, la droite new-look rangée derrière ce président aux goûts si américains la rejette. Sans le dire, donc, elle se rallie à la stratégie de la croissance par l'inégalité. Dans la nouvelle conjonc
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