Quoiqu'il soit rarement gaullien, François Hollande pourrait dire, comme le Général : après moi, ce ne sera pas le vide mais le trop-plein. L'OPA que vient de lancer son ex-compagne sur le poste qu'il occupe confirme en tout cas la maxime du fondateur de la Ve. A observer le peu d'enthousiasme suscité par la déclaration de la dame parmi ses camarades de parti, on devine que l'ambition proclamée par Ségolène Royal trotte dans la tête d'une bonne dizaine de socialistes. Sans parler de Bertrand Delanoë, que son élection parisienne condamne à un silence ostensible, mais avec lequel une confrontation pour le contrôle de la rue de Solferino est inéluctable.
Certains au PS agitent le spectre du congrès de Rennes, quand le duel Fabius-Jospin avait tourné à la guerre civile, haineuse et confuse. Il n'est pas sûr qu'ils aient raison. Il est en effet des querelles qu'il vaut mieux vider rapidement. Dans la plupart des pays démocratiques, il existe, en face de celui qui gouverne, un homme ou une femme qui incarne l'alternative. Le débat national en est clarifié. Engluée dans l'incertitude des leaders et le flou des idées, la gauche française ne se porterait pas plus mal si elle se choisissait un chef ou une cheftaine. A condition bien sûr que chacun des impétrants exprime sans fard son «offre politique», pour parler le jargon en vigueur. En quoi l'orientation des uns et des autres diffère-t-elle ? Qu'est-ce que le socialisme moderne ? A une ambition doit correspondre un projet. La petite