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Libération

Obama, candidat très présentable

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publié le 5 janvier 2008 à 1h51

Un petit matin de juillet 2004, à Boston, quand la radio a retransmis le discours d'un certain Barack Obama, le chauffeur du bus qui conduisait des journalistes à la convention démocrate, un jeune noir, a commenté tout haut : «Vous entendez ce gars-là ? Il ira loin.» La veille, les démocrates avaient découvert le visage juvénile de cet élu de l'Illinois, en campagne pour un siège de sénateur qu'il décrochera quatre mois plus tard. Visage grave, et en même temps serein, voix chaude et posée, longues mains hypnotiques. Pour beaucoup, ce n'est que quand sa femme Michelle, belle Noire en tailleur blanc, est venue l'embrasser qu'ils ont réalisé qu'il était Noir. Ils étaient fascinés.

Personne n'aurait pourtant parié sur le fait que cet inconnu s'impose comme le candidat le plus crédible aux yeux des démocrates, quatre ans plus tard. Trop tôt, trop jeune, trop inexpérimenté, trop Noir. Barack Obama a tout entendu. Et en a fait un atout. La veille du caucus en Iowa, il lançait à ses partisans : «Certains disent : "Obama est peut-être une source d'inspiration, il a peut-être de bonnes idées, mais il n'a pas été assez testé à Washington. On va le faire mijoter un peu plus, faire évaporer tout son espoir, pour qu'il parle comme les autres, et alors il sera prêt."»

Maintenant ou jamais. Lui, est persuadé d'une chose, c'est maintenant ou jamais. Maintenant, parce qu'après huit ans de présidence Bush et de batailles idéologiques stériles ou de guerres injustifiées, les Améric