Cette négociation, personne n'en voulait. Elle a été imposée par Nicolas Sarkozy, dont le programme prévoyait la création d'un «contrat de travail unique, plus souple pour les entreprises pour qu'elles soient incitées à embaucher, plus sécurisant pour les salariés». Ce qui en est sorti vendredi est très loin de cet objectif. Mais les apparences sont sauves.
A minima. Le dialogue social a eu lieu. Le patronat a obtenu un peu plus de flexibilité. Les syndicats ont arraché quelques compensations. A l'arrivée, cet accord a minima a au moins le mérite aux yeux des partenaires sociaux d'empêcher le pouvoir politique de légiférer à tort et à travers, comme Nicolas Sarkozy avait menacé de le faire si syndicats et patronat ne se mettait pas d'accord avant le 31 décembre. Mais le résultat n'a rien à voir avec la flexisécurité à la danoise souvent citée en référence par la droite.
La négociation a été longue: pas moins de vingt séances depuis la mi-septembre, au rythme d'une par semaine jusqu'à la veille de Noël. «Si les patrons l'avaient voulu, on aurait pu avancer beaucoup plus vite», souligne le chef de file d'une des cinq délégations syndicales: «Jusqu'en décembre, on a fait du surplace. On a perdu la première journée de négociations mercredi. Il a fallu attendre jeudi après-midi pour qu'ils commencent à bouger.» Même la CGT, qui ne signera sans doute pas l'accord, admettait vendredi soir qu'il y avait eu des concessions. Sa n°2 Ma