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Analyse

Le discrédit, pas la faillite

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L'avenir de la banque et la responsabilité de ses dirigeants sont en question.
publié le 25 janvier 2008 à 2h04

Les manipulations boursières de Nick Leeson avaient provoqué la faillite de la banque Barings, ensuite rachetée par ING. La perte de 4,9 milliards d'euros due à Jérôme Kerviel va-t-elle être le début de la fin pour la Société générale ? Le visage sombre de l'état-major du groupe, réuni hier lors de la conférence de presse, tranchait avec l'habituelle autosatisfaction affichée ces dernières années par Daniel Bouton, le PDG du groupe, lors de la présentation de ses bénéfices, toujours plus faramineux.

Crise des subprimes. C'est que la fraude intervient dans un contexte déjà difficile. Du fait de la crise financière due aux subprimes, la Socgen a dû, en plus, déprécier deux milliards d'euros dans son portefeuille de dérivés de crédit. Une partie est liée à la dégringolade du secteur immobilier résidentiel américain, l'autre aux difficultés des assureurs, (Libération de lundi). Au total, les bénéfices annuels, qui étaient de 5,4 milliards d'euros en 2006, devraient s'effondrer à moins de 800 millions. Daniel Bouton, y voit pourtant un motif de signification: «Malgré ces événements exceptionnels, notre maison va dégager un résultat positif», déclarait-il hier.

La faillite n'est donc pas au rendez-vous, mais l'indépendance de la banque, elle, pourrait bientôt n'être qu'un lointain souvenir. Pour redresser les fonds propres, le conseil d'administration a décidé de procéder à une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros. Un gros actionnaire pourrait en profiter p