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Libération

Le Kosovo fête son indépendance

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publié le 18 février 2008 à 2h23

Une ville entière saute et danse au rythme des tambours, dans le fracas des pétards. A l'infini, ils scandent, ils chantent le même mot : «Pavaresia» (indépendance). Malgré le froid polaire, ils sont massés par dizaines de milliers au centre de Pristina, capitale du Kosovo, sur l'avenue Mère-Teresa qui mène au Parlement. Il est 15 h 30, hier. Brusquement, tous se taisent pour écouter les hauts parleurs qui diffusent en direct de l'assemblée. «A partir d'aujourd'hui, le Kosovo est libre et indépendant», martèle le Premier ministre Hasim Thaçi, ancien commandant de la guérilla et homme fort du nouvel Etat. Il est ému. Dans son discours reviennent sans cesse les mêmes mots et sa volonté de respecter les engagements donnés à la communauté internationale. «Aucune des minorités ne doit avoir peur», insiste le leader kosovar, qui lit ensuite laborieusement quelques mots en serbe, l'autre langue officielle de cette ex-province du sud de la Serbie désormais peuplée à 90 % d'Albanais de souche : «C'est aussi pour vous des temps nouveaux qui commencent.»Ce discours, les 120 000 derniers Serbes du Kosovo ont pour la plupart refusé de l'entendre, terrés dans leurs enclaves protégées par 17 000 hommes de la Kfor, la force de l'Otan.

Jus de fruits. Une immense ovation éclate. Il y a ceux qui rient et ceux qui pleurent d'émotion. Les familles côtoient des bandes de jeunes. Les villageois venus de la montagne se mêlent aux émigrés arrivés de Belgique, des E