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Libération

Le nouveau venu divise l'Europe

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L'Union maintient son aide malgré le refus de six pays membres de reconnaître le nouvel Etat.
publié le 18 février 2008 à 2h22

«Les Kosovars et les Serbes ne veulent plus vivre ensemble, expliquait Nicolas Sarkozy, le 14 décembre, à l'issue du Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement. L'Europe a fait tout ce qu'il était possible de faire pour rapprocher les points de vue [.] Cela a échoué. Qu'est-ce que l'on fait avec cela ? Est-ce qu'on laisse les gens s'entre-tuer ?»

Autant dire que ce n'est pas de gaîté de coeur que les membres de l'Union se sont résolu à l'indépendance de la province serbe. Mais la crainte de créer un précédent est bel et bien là : et si d'autres régions peuplées de minorités ethniques en profitaient pour prendre le large ? C'est pour cette raison que six États membres (Espagne, Chypre, Grèce, Bulgarie, Roumanie et Slovaquie) refusent d'envisager une reconnaissance du nouvel État, un acte qui relève de la souveraineté de chaque pays. Les Européens vont donc réagir en ordre dispersé à la naissance du Kosovo indépendant. Certes, ce n'est pas la cacophonie totale puisque 21 États membres, dont les quatre «grands», sont sur la même longueur d'onde, ce qui n'est pas négligeable. Mais Paris, Londres, Berlin et Rome auraient préféré qu'aucune tête ne dépasse afin que les Européens montrent qu'ils sont capables de gérer leur arrière-cour. Ils n'ont aucune envie que le scénario croate ou bosniaque des années 1990-95 se répète: l'Union était alors paralysée par ses divisions, la France prenant officieusement partie pour les Serbes.

Corruption. Le Kosovo, c'e