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Libération
Éditorial

Gangrène

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publié le 1er mars 2008 à 2h33

Le football étant le sport européen le plus médiatisé, il n'est pas étonnant qu'il serve de caisse de résonance au meilleur comme au pire. Le meilleur se joue sur le terrain: l'exploit physique, l'intelligence tactique, les surprises, l'émotion; le théâtre aussi. Le pire, lui, se joue dans les tribunes. Incivilités, extrémismes, racisme, antisémitisme. n'importe quel groupuscule peut dans le chaudron bouillonnant d'un stade accéder à sa minute de célébrité en proférant une insulte ignoble ou en brandissant une banderole imbécile. Les caméras sont là qui se tournent volontiers vers les gradins quand ils s'enflamment.

Dès leur plus jeune âge, les joueurs de foot apprennent à ne pas répondre à ces provocations. Comme si elles étaient consubstantielles au jeu de ballon. Comme si, dès qu'on met des centaines de supporteurs ensemble, vient toujours un moment où à la bêtise bon enfant doit se mêler la haine. Inévitable? Acceptable? Ni l'un ni l'autre. Le foot doit se débarrasser de cette gangrène. Et si le foot français est proportionnellement moins touché que les stades espagnols, italiens ou d'autres en Europe de l'Est, ce n'est pas une raison pour ne rien faire.

Les clubs d'outre-Manche nous montrent qu'il est possible de réagir. Confrontés au hooliganisme le plus nauséabond, ils ont mis en place -au stade et en dehors- des systèmes pour repérer, contenir et punir ceux qui salissent le sport.

Au-delà des effets d'annonce politiques et des bons sentiments, il est temps que le foot f