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Libération
Reportage

A Vaduz, calme de façade

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Champion du PIB par habitant, le Liechtenstein veut préserver son système bancaire.
publié le 6 mars 2008 à 2h36

Le temps est changeant au-dessus de Vaduz en ce début mars. La météo semble assortie à la politique. Un rayon de soleil illumine l'or des forsythias. En arrière-plan, de lourds nuages noirs assombrissent la forteresse moyenâgeuse de la famille princière qui surplombe la ville et la vallée depuis son rocher. La petite principauté a basculé dans le scandale depuis que les enquêteurs allemands ont, le 15 février, pénétré au domicile et au bureau de Klaus Zumwinkel, le patron démissionné depuis de la Deutsche Post, l'un des 600 contribuables allemands à figurer sur un fichier volé à la Liechtenstein Global Trust Bank (LGT).

Fortune récente. «La colère se mêle à l'inquiétude», avoue, pensif, Paul Vogt, l'un des trois députés de l'opposition au parlement de Vaduz. Ce jour-là, le journal national consacre sa une à la manifestation d'une trentaine de militants étrangers d'Attac à Vaduz, venus protester contre les paradis fiscaux en Europe, et à la contre-manifestation «spontanée et pacifique» d'habitants en colère. «On ne sait pas encore quelles seront les répercussions de cette affaire sur l'économie nationale, regrette le député. Les gens ont peur de perdre leur confort social.»

Les Liechtensteinois ont de la marge : le PIB par habitant est le plus élevé du monde, à 110 000 euros par salariés et par an. Un professeur de lycée en fin de carrière gagne 7 000 euros par mois ; une bibliothécaire environ la moitié. La fortune du Liechtenstein est récente, et