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Libération

Bercy remonte la filière Liechtenstein

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publié le 6 mars 2008 à 2h36

Un peu plus d'un milliard d'euros placés dans une banque liée à la famille princière du Liechtenstein. Deux cents noms. Et selon nos informations, une soixantaine de comptes bancaires, dont certains atteignent plus de 150 millions d'euros. L'affaire de fraude fiscale qui fait trembler l'Allemagne depuis deux semaines devrait atteindre d'ici peu les deux cents contribuables français qui ont placé leur argent dans la principauté, à la frontière de la Suisse et de l'Autriche. Hier, Eric Woerth, le ministre du Budget, a annoncé le déclenchement imminent de «contrôles fiscaux approfondis». Il s'exprimait après avoir reçu Didier Migaud, le président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et Gilles Carrez, le rapporteur, venus voir la fameuse liste.

Pression. Tenus par le «secret fiscal», les deux parlementaires refusent de donner le moindre nom, la moindre indication sur l'identité des fraudeurs potentiels. Mais manifestement, la consultation a été riche d'enseignements. Placer de l'argent du côté de Vaduz, la capitale de la petite principauté, semble avoir une vertu : échapper à l'impôt sur les successions. Sur la liste figurent des personnes qui portent le même nom de famille, regroupées au sein d'Anstalt ou de Stiftung, ces établissements ou fondations locales permettant de masquer l'identité des vrais propriétaires de l'épargne déposée. Grands-parents, parents, petits-enfants auraient ainsi placé de l'argent pour se transmettre en toute discrét