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Libération
Éditorial

Trompeur

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publié le 7 mars 2008 à 2h37

La parité, piège à filles ? La question peut déranger tant le credo paritaire est en vogue et la France, en mal d'élues. Néanmoins, ce joujou extra qu'est la logique comptable peut faire crac-boum-pschitt. L'obligation paritaire, qui nous vaut des listes aux municipales bâties sur une stricte alternance des deux sexes, permet de mettre le pied à l'étrier à une nouvelle génération de femmes. Elle n'assure en rien la suite. A quoi bon faire du chiffre si les femmes héritent toujours de délégations à la petite enfance ou à la famille, qui ne sont pas décisionnelles. Ces dames sont «par essence» mieux qualifiées pour ces tâches, susurrent les édiles du sexe opposé afin de garder pour eux-mêmes les délégations lestées de pouvoir. Les candidates déterminées à se tracer un avenir doivent viser les instances névralgiques. Pour une Dati ou une Lagarde avec un vrai maroquin, combien de femmes dans les commissions d'investiture des partis, là où se jouent les places gagnantes ? A gauche comme à droite, c'est jupon blanc et blanc jupon. La deuxième impasse consiste à user de la féminité comme argument politique (ce qui n'implique pas de renoncer à ses atours). On a vu hier, après un démarrage citoyen spectaculaire, la campagne de Ségolène Royal achopper sur la question de la compétence. On voit bien, aujourd'hui, les critères à l'oeuvre dans les partis : une femme, si possible jeune, et d'origine étrangère. L'affiche est belle ; elle est trompeuse. Pour en finir avec les faux-semblants,