Le Ve arrondissement, c'est celui de Jean Tiberi. Il y est né, il y a soixante-treize ans, «au troisième étage de la clinique Geoffroy-Saint-Hilaire, alors que Jacques Chirac naquit au deuxième», détaille un proche. Le quartier où Lutèce fut édifiée et où Tiberi est député (UDR, puis RPR et enfin UMP) depuis quarante ans, maire depuis 1983 et candidat à un cinquième mandat. Le quartier où «Jean» vient d'être mis en examen, après onze ans de procédure, dans l'affaire des «4 000 faux électeurs», où Xavière, son épouse, écrivit un «faux rapport» pour 200 000 francs (30 000 euros), et où son fils Dominique habitait un HLM marbré de comblanchien.
Coup de fil. Le Ve, c'est l'arrondissement où «on détient le record absolu de crèches. Où les écoliers mangent de la viande bio et du poulet label rouge à la cantine !» trompette Alexandre Baetche, son fidèle adjoint. C'est là où, quand Tiberi succéda à Jacques Chirac en 1995 à la mairie de Paris, les camions-poubelles venaient du XIXe pour que les trottoirs du fief soient toujours propres. Où, depuis l'élection de Bertrand Delanoë en 2001, Tiberi a refusé de signer le «contrat propreté» avec la ville, de créer une commission transparente d'attribution de logements sociaux et de places en crèche, de participer à la Nuit blanche, d'organiser un festival de BD place Maubert.
Les électeurs du Ve ont souvent eu droit à un coup de téléphone : «Bonjour, vous allez voter dimanche 9 mars ? Vous êtes fatigué ? Voulez-vous qu