Fort habilement, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il n'y aurait ni remaniement ni inflexion de l'action gouvernementale après les municipales. Message implicite mais clair : inutile de me sanctionner, cela n'aura aucun effet, je continuerai comme devant, quoi qu'il arrive. L'avertissement est de bonne guerre. Il correspond aussi à une réalité dans cet ancien pays jacobin : les préoccupations locales croissent sans cesse en importance dans l'esprit public. Dans ce scrutin, l'électeur sait qu'il pèse directement sur les choix qui déterminent sa vie quotidienne. Il tient son édile, dans tous les sens du terme, à portée de voix et compte bien se faire entendre. Dans la mondialisation, l'échelon national s'affaiblit et l'échelon local se renforce.
Pourtant, le Président ne pourra empêcher qu'une autre réalité politique se manifeste. Quand plus de quarante millions d'électeurs se déplacent le même jour, la signification de leur choix va plus loin que l'ombre de leur clocher. Les municipales, par le passé, ont toujours eu une dimension nationale. En 2001, dernier exemple en date, elles ont montré que l'opinion soutenait beaucoup moins qu'on ne le croyait la gauche au pouvoir. Avertissement prémonitoire, comme on a vu. Aussi, le bulletin de vote de dimanche aura-t-il deux destinataires : le premier dans son village et le premier à Rome. Et comme on ne peut contenter tout le monde et son maire, il faudra bien choisir. Ceux qui ne trouvent rien à redire à la politique de Nicolas Sarkozy, à