A quelques heures du premier tour des municipales, l'inconnue de l'abstention continue à titiller les états-majors des partis. Ainsi, François Hollande a-t-il évoqué mardi, devant le bureau national du PS, «les risques d'abstention», en raison notamment d'une «survente» d'une victoire de la gauche susceptible de «démobiliser» son électorat. Mais ces craintes sont-elles justifiées ?
Selon l'enquête de l'institut LH2, publiée lundi dans Libération,86 % des personnes interrogées affirment qu'elles iront «certainement voter» dimanche. Aucun sondeur ne pronostique une désertion des urnes, certains relevant même un réel intérêt des électeurs pour la campagne. Même l'effet vacances scolaires devrait, selon eux, jouer à la marge. Mais les partis savent, de leur côté, combien la mobilisation des derniers jours est décisive.
Tempérer. La gauche évite de fanfaronner sur un triomphe annoncé par une série de sondages prévoyant, pour certains de ses candidats, une bonne longueur d'avance. Dans des villes jugées imprenables, François Miquet-Marty, directeur des études de LH2, note «ce risque d'un scénario démobilisateur. Si les électeurs de gauche se disent que la victoire sera massive, à quoi bon aller voter ?» Paradoxe : «Toutes les villes que l'on dit gagnées par la gauche m'inquiètent, confie Bruno Le Roux, secrétaire national PS chargé des élections. Il faut veiller à ne pas démobiliser notre électorat par excès de confiance.» Façon de ne pas