Menu
Libération
Interview

«Leur suppression est sans raison»

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 2008 à 2h38

Maître de conférences en sciences politiques à l'université de Tours et membre du laboratoire d'études des réformes administratives et de la décentralisation (Lerad), Jean-Philippe Roy vient de publier Etre conseiller général au XXIe siècle (éditions Demeter). Alors que se déroule dimanche des élections cantonales, il défend l'institution départementale, considérée par certains comme une survivance anachronique.

Pour quelles raisons les élections cantonales sont-elles occultées par les municipales ?

D'abord, contrairement aux régions, les départements ne savent pas communiquer sur leurs missions et expliquer à quoi ils servent. Les citoyens n'identifient pas clairement leur utilité. Leur dénomination est en elle-même un facteur de trouble. En 1871, à leur création, on les a appelés conseils généraux parce qu'ils représentaient le niveau le plus haut de la démocratie locale. Aujourd'hui, je crois que l'appellation de conseils départementaux conviendrait mieux.

Quels sont les départements qui peuvent basculer ?

Avec toutes les réserves d'usage, je pense qu'une dizaine de départements actuellement gérés par la droite peuvent basculer à gauche. La Charente-Maritime, les Deux-Sèvres, la Corrèze, l'Indre-et-Loire, la Côte-d'Or, le Val-d'Oise, la Somme et, de manière plus incertaine, la Saône-et-Loire sont dans ce cas de figure. Si cela se produisait, jamais le PS n'aura été aussi fort sur le plan local. Il détient en plus 20 régions sur 22. Dans l'autre sens, le Vaucluse, le Ch