Ces municipales, Nicolas Sarkozy les a finalement zappées. Les Français le battent froid, les candidats UMP ne veulent pas de son soutien, les ministres en campagne se débrouillent sans lui. Fort bien. Le chef de l'Etat en a d'autant plus volontiers pris son parti que les résultats ne s'annoncent pas bons pour la majorité.
Ce scrutin dont il voulait pourtant faire une bataille politique nationale n'est plus le sien. «Je ne suis pas candidat aux municipales», a lancé jeudi lors d'un déplacement à Vesoul (Haute-Saône), celui qui promettait en janvier d'aller un jour sur deux faire campagne en province. Pour bien signifier son détachement, le Président n'a cessé de rappeler ces derniers temps que sa seule échéance à lui était «la fin de [son] quinquennat». D'où le remaniement a minima qu'il envisage après le 16 mars. En 2004, Jacques Chirac ne tenait pas un autre langage lors des régionales. Mais après la débâcle, il avait vu son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, se déchaîner contre sa méthode et sa politique, puis déplorer son refus de remanier en profondeur le gouvernement en le nommant à Matignon.
Soucieux de se recentrer sur sa fonction présidentielle et son objectif de «réformer la France», Sarkozy s'est donc fait plutôt discret : pas de réunions publiques (celles de Nice et Marseille ont été annulées), un seul déplacement aux côtés d'un ministre candidat, Xavier Darcos, à Périgueux. Son unique combat fut à Neuilly avec la tragicomédie Martinon,