La «gaffeuse», comme elle se nomme elle-même, ne tombera pas dans le piège. Hier, Christine Lagarde, à l'occasion de son premier point presse depuis qu'elle a été confirmée à son poste de ministre de l'Economie et des Finances, a démontré qu'elle avait appris à être prudente. Pas de gaffes comme il y a quelques mois, plus d'arrogance pour expliquer «qu'il n'y a pas de plan de rigueur caché». Tout au plus concédera-t-elle, alors que le Premier ministre François Fillon a évoqué une estimation basse de 1,7 % de croissance pour cette année, qu'il va falloir «resserrer les boulons en libérant les facultés de croissance de l'économie française».
Le ton est mesuré, doux, se veut pédagogique, pour expliquer que la croissance est bien en berne, que le déficit du commerce extérieur est abyssal, que l'euro et le cours du pétrole s'envolent, alors que la crise financière internationale n'a sans doute pas encore produit tous ses effets.
«A l'abri». Comme à cette sinistrose économique s'ajoute à une défaite politique aux municipales, le Parti socialiste ne s'est pas privé hier de brandir le mot «rigueur» sous le nez du gouvernement. Laurent Fabius a évoqué «un tour de vis budgétaire». Pour le PS, la dégradation de la conjoncture internationale a le dos un peu large. En cause, selon lui, il y a plutôt «le paquet fiscal» et ses 15 milliards d'euros dépensés en juillet dernier lors de la loi Tepa (travail, emploi, pouvoir d'achat) pour financer la défiscalisation de