Encore une fois, ne pas confondre : «La rigueur, c'est un coup de rabot sur les dépenses qui touche tout le monde de la même façon. Nous, nous faisons la réforme.» En présentant vendredi à Bercy l'étape 2 de la Révision générale des politiques publiques (la RGPP) à l'issue d'un conseil de modernisation de l'Etat, Nicolas Sarkozy s'est coulé dans le rôle du grand réformateur. Pas d'annonce fracassante, pas de chiffres (si ce n'est que, d'ici 2011, l'ensemble des mesures devrait faire économiser 7 milliards d'euros au budget de l'Etat), pas de coupe annoncée dans le budget de l'Education nationale. Une posture qui permet au Président d'expliquer qu'il ne sera pas celui qui imposera la rigueur au pays, mais au contraire celui qui engage sa modernisation, «toujours promise, jamais faite». Une «étape importante de [son] quinquennat».
Pas de chiffres. Pourtant, l'épisode 2 de la RGPP ne satisfait pas grand monde à droite, alors que l'alerte a été donnée sur les finances publiques de la France et que la croissance flanche. «C'est solide, intelligent, analyse Hervé Mariton, mais ça manque d'une dimension politique et d'une stratégie économique. C'est un audit intelligent, pas la rupture.» Les orthodoxes budgétaires, eux, prennent carrément la RGPP de haut. Certes, l'initiative est «bonne», mais, «si on veut vraiment assurer l'équilibre de nos finances publiques, il va falloir aller plus loin», assène Jean Arthuis, sénateur centr