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Libération

Au Nigeria, l'autre pays de la criminalité sur mer

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42 actes de piraterie ont été recensés en 2007. Le pétrole aiguise les appétits dans le golfe de Guinée.
publié le 12 avril 2008 à 3h05
(mis à jour le 12 avril 2008 à 3h05)

Fin novembre 2007, 16 heures 30, au large du port de Lagos. Un tanker attend de décharger sa cargaison quand un zodiaque avec douze militaires à bord demande à effectuer un contrôle de routine. La visite se transforme en attaque, les «militaires» sont des pirates. Quand la capitaine refuse de quitter le navire, les assaillants tirent, prennent trois membres de l'équipage en otage, dévalisent la cabine et après quatre-vingt dix minutes de négociations le relâchent en échange de cigarettes et d'argent.

Delta. Cette attaque est l'un des 42 actes de piraterie relevé par le Bureau maritime international en 2007. Le triste record fait du Nigeria le deuxième pays au monde le plus touché par l'insécurité maritime en 2007. Une criminalité qui ne semble pas sur le point de baisser : depuis le début de l'année 53 incidents de ce type ont déjà été relevés par les entreprises spécialisées dans les questions de sécurité.

Les scénarios sont toujours similaires, la tactique du déguisement en moins. Les pirates attaquent quand le bateau est le plus vulnérable : à l'arrêt et avant qu'il ne décharge sa cargaison car dans ce cas la sécurité est renforcée par la police maritime. «C'est de la criminalité pure, les pirates volent ce qu'ils peuvent : le poisson s'il s'agit d'un bateau de pêcheur, les équipements de radio et l'argent, bref tout ce qui a une valeur monétaire», explique un expert des questions de sécurité sous couvert d'anonymat. C'est le delta du Niger, dans l