Quelle discrétion ! Décidément, dans le style en tout cas, un nouveau Président nous est donné. En se gardant de toute exploitation politique de ce succès en Somalie, Nicolas Sarkozy a choisi, contre son ancienne manière, le parti de la sagesse. Sobriété médiatique, santé politique. Et comme l'affaire ressemble à un film, le rôle de N.S. 117 lui va mieux que celui de héros récurrent de sitcom précédemment interprété.
Sans ironie, cette fois, que dire devant cette opération antipirates, sinon qu'elle a été intelligemment conduite par le chef des armées et brillamment exécutée par les forces spéciales ? Les hommes politiques, dont on dit tant de mal, sont aussi des responsables soumis à la tension des décisions militaires. S'ils s'en sortent bien, il y aurait mauvaise grâce à ne pas l'écrire tout net. Sous réserve, bien sûr, qu'on nous ait dit toute la vérité et que les accusations de «bavure» venues de Somalie soient vraiment infondées.
Cette sûreté de conception et d'exécution contraste violemment avec les péripéties de la semaine qui s'achève. La parole retenue lors de cette libération d'otages tranche avec le festival de couacs qui vient d'accompagner l'action gouvernementale, en matière d'économies budgétaires, comme de réglementation des OGM ou encore de politique familiale. De même la discipline des commandos se situe à l'opposé exact du comportement de la majorité parlementaire qui passe de la cohésion des godillots à la cacophonie des élus angoissés. Symboliquement, en