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Libération

Bangkok peine à répondre à la demande mondiale

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Grosse exportatrice de riz, la Thaïlande compte sur ses stocks pour éviter la pénurie à l'intérieur de ses frontières.
par Frédéric BELGE
publié le 14 avril 2008 à 3h06

Intérim à Bangkok. Avec près de la moitié de sa production annuelle vendue à l'export (9 millions de tonnes), la Thaïlande est depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale le premier pays exportateur de riz au monde. Pourtant elle ne peut faire face à la demande actuelle. La Chine, l'Inde, le Vietnam et l'Egypte contrôlant ou empêchant toute exportation de riz depuis le mois de mars, la demande a en effet basculé sur la Thaïlande. «Tous les acheteurs se sont retournés vers nous. Or, malgré notre importante production destinée à l'export nous ne pouvons pas tous les satisfaire», affirme le président de l'association des exportateurs de riz thaïlandais, Chookiat Ophaswongse.

«Un foyer thaïlandais, qui dépensait auparavant 4 à 5 bahts pour sa consommation de riz quotidienne, en dépense désormais 6 à 7», note un responsable du ministère du Commerce thaïlandais. Cette hausse n'inquiète pas encore la population des grandes villes mais pourrait affecter, à terme, les plus démunis. Certains Thaïs, affolés par les nouvelles alarmistes, prennent d'assaut les hypermarchés du pays par peur d'une hausse incontrôlée des prix : l'enseigne anglaise Tesco Lotus a rapporté que ses ventes avaient triplé ces deux dernières semaines. Le Premier ministre Samak Sundaravej a dû s'adresser à ses concitoyens :«Il n'y aura pas de problème d'approvisionnement ici !» L'Etat dispose d'un stock de sécurité de 2 millions de tonnes de riz qu'il peut à tout moment mettre sur le marc