Café, riz, tee-shirts et même chaussures. Une vingtaine d'années après les premières tentatives, le commerce équitable a conquis sa place dans les vitrines et les linéaires. Plus de 80 % des Français savent ce que le terme veut dire, le marché croît d'année en année et, partout dans le monde, des milliers de petits producteurs peuvent enfin vivre à peu près décemment de leurs récoltes. Pourtant, la route reste longue. Le consommateur a du mal à faire le tri entre les étiquettes peu compréhensibles et les engagements souvent flous de tel ou tel label. Les enquêtes montrent que seuls 20 % des ménages ont acheté «au moins une fois» un article libellé comme tel. Le commerce équitable a une bonne image ; en fait, il est encore peu pratiqué.
Le mouvement, il faut le dire, a souffert des divisions qui le traversent. Les uns veulent changer le monde en changeant les consommateurs. Les autres cultivent avant tout une niche confortable qui leur assure bonne réputation et débouchés. Il est temps, pour ce commerce épris de justice, de passer à l'âge adulte. Ce qui suppose clarté dans l'information des enseignes et visibilité dans le réseau de distribution. Une bonne occasion pour la grande distribution de préférer au profit à court terme le bénéfice d'une démarche collective. Elle se rapprocherait ainsi des militants de la cause, qui en furent les pionniers. Une entente entre altermondialistes, patrons de grandes surfaces et producteurs de toutes tailles ? L'intérêt bien com