Près de 23 000 morts. C'est le nouveau bilan officiel des autorités birmanes après le passage du cyclone Nargis. Mais, selon la chargée d'affaires américaine en Birmanie citant plusieurs ONG, le nombre de victimes pourrait dépasser les 100 000. Cinq jours après la catastrophe, décryptage.
Quelle est l'étendue des dégâts ?
«Impossible encore d'avoir une vision d'ensemble», répond tout de go Bruno Jochum, directeur des opérations au centre de Médecins sans frontières-Suisse, à Genève. Pourtant, les autorités birmanes ont fourni un nouveau bilan hier, légèrement revu à la hausse : 22 980 morts et 1 383 blessés. Les chiffres officiels font aussi état de 42 119 disparus, qui sont pour la plupart décédés, selon Save the Children, une ONG qui déplore par ailleurs «des millions de sans-abri». Mais ces données sont encore appelées à augmenter, de nombreuses zones rurales restant coupées du monde. Le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes, est pessimiste : «Je ne serais pas surpris si ces chiffres continuaient à augmenter et même augmenter très significativement.» Au sud de Rangoun, l'ancienne capitale, Philippe Hamel, chef de mission en Birmanie pour Aide médicale internationale, décrit, lui, «des ferrys qui ont coulé, des maisons en bambou sur pilotis effondrées, environ une sur trois». Et MSF évoque des zones détruites à 80 % et certains endroits recouverts d'un mètre d'eau.
Les autorités birmanes ont-elles prévenu à temp