Dominique Méda, philosophe et sociologue, spécialiste de politique sociale : «Il faut cesser d'alimenter le cercle vicieux consistant à laisser se développer des emplois peu qualifiés (160 000 jeunes sortent tous les ans de leur parcours scolaire sans diplôme ou qualification) ou du temps partiel (18 % des emplois salariés) et à devoir ensuite consacrer des dépenses publiques énormes pour compenser, prendre en charge via des allégements de cotisations sociales, la PPE (Prime pour l'emploi), le RSA (Revenu de solidarité active). Il faut investir sur la ressource humaine plutôt que réparer. Nous devrions raisonner comme les pays nordiques, qui investissent dans la qualification, la formation et la qualité du travail tout au long du cycle de vie. Dès les premières années, ces pays développent des modes de garde de qualité qui permettent aux enfants de progresser sur un pied d'égalité. Il faut ensuite privilégier des classes de petite taille qui mettent tout en oeuvre pour faire réussir tous les enfants. Enfin, il faudrait investir tout au long de la vie dans la formation (un quart de la main-d'oeuvre nordique était en formation dans le dernier mois contre 7 % en France) c'est la seule manière d'être moins accessible à la concurrence des pays à bas coûts. Par ailleurs, en améliorant les conditions de travail, on peut faire travailler les seniors plus longtemps. Cet ensemble de mesures permettrait de nourrir la qualité de l'emploi : c'est-à-dire un travail décent, à savoir un tra
Interview
Emploi, tout se joue dès l'enfance
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par Fabrice Tassel
publié le 13 mai 2008 à 3h26
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