Le contraste est saisissant. Frappée de plein fouet par le cyclone Nargis, il y a presque quinze jours, la Birmanie s'est repliée depuis sur sa propre folie. La junte se refuse toujours à ouvrir complètement ses frontières à la communauté internationale malgré une situation sanitaire désespérée et la menace d'autres tempêtes. Face au séisme qui l'a touchée lundi, la Chine a pris une posture inverse : reconnaissance immédiate de l'étendue des dégâts et sollicitation quasi-simultanée de l'aide matérielle, même si les experts étrangers sont largement filtrés. Depuis plusieurs mois, les deux alliés occupent le front de l'actualité. Les autorités birmanes parce qu'elles ont violemment réprimé les manifestations de bonzes qui ont secoué la dictature à l'automne dernier. Les autorités chinoises parce qu'elles ont à leur tour fait taire les voix des moines tibétains qui commençaient à se faire entendre. Mais le parallèle s'arrête là. De l'indignation planétaire, les généraux de Rangoun n'ont aujourd'hui que faire. Ils sont persuadés que l'ingérence extérieure sera avant tout un facteur de trouble et nuira à leur contrôle sans partage du pouvoir. En pleine année olympique, Pékin fait au contraire le calcul opposé et tente, sur le thème de la compassion, de resserrer les liens avec toutes les nations qui commençaient à s'inquiéter un peu fort de la répression au Tibet. Une façon comme une autre d'oublier un temps les revendications du dalaï-lama. Et de conjurer les appels au boycott d
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