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Libération

Deux receveuses, deux parcours

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Laëtitia «Pour moi, c'était le dernier essai»
publié le 17 mai 2008 à 3h30

A 19 ans, on lui a annoncé qu'elle ne serait «jamais maman».C'est en 1989, Laëtitia a arrêté la pilule depuis déjà un an : «Je suis du Nord, on fait les enfants tôt.» Elle découvre qu'elle est déjà ménopausée, son mari part «en courant». Des années plus tard, elle apprend qu'elle est une «fille Distilbène», du nom de ce médicament, prescrit jusqu'aux années 70, qui entraînait des malformations génitales ou des cancers. «C'était plus facile d'accepter ma stérilité, parce qu'elle avait une cause.» Quand elle rencontre son troisième mari, elle lui annonce vite qu'elle ne peut pas avoir d'enfants. «Le moule est cassé.» Peu après il lui propose d'«essayer» : la procréation médicalement assistée a fait des progrès. Son médecin lui dit que c'est «égoïste» de vouloir faire un enfant dans son cas. Un autre propose le recours au don d'ovocytes. Elle ne savait pas que cela existait.

Dans un Cecos (Centres d'études et de conservation des oeufs et du sperme) à Paris, on lui fait comprendre que «pour recevoir, c'est mieux d'avoir un donneur». Cela permet d'écourter l'attente. Sa meilleure amie accepte. En 2002 et 2003, elle bénéficie d'un don, sans succès. En 2006, elle retente un transfert d'embryon. «C'est une amie, rencontrée sur les forums de discussion sur le Distilbène, qui s'est proposée. Pour elle c'était logique, elle donne ses plaquettes, son lait maternel. Elle trouvait ça bête de laisser partir ses ovules tous les mois