Combien sont-elles en France chaque année à passer la frontière vers l'Espagne ou la République tchèque pour recevoir un ovule ? Certains donnent leur sang, d'autres offrent leur rein. Pourquoi pas les ovules, ces cellules reproductrices terriblement convoitées par des couples infertiles ? En France, des milliers de personnes attendent un don. Et les donneuses sont rares. Beaucoup trop rares. La semaine prochaine, l'Agence de biomédecine, qui fait autorité sur la procréation médicalement assistée (PMA), va lancer la première campagne d'information, réclamée depuis des années, sur le don d'ovocytes, en espérant pallier la pénurie. L'agence insistera sur cet «acte de solidarité» sans remettre en cause les critères du don (gratuité, anonymat) définis par les lois de bioéthique dont la révision est prévue pour 2009 (lire ci-contre). «La France est drapée dans des principes bioéthiques particulièrement rigides», écrit la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, qui appelle à un assouplissement de la pratique de la PMA (1).
«Bonne fée». Les forums sur le Net autour de la stérilité ou de la grossesse regorgent pourtant des espoirs de couples espérant trouver «une bonne fée». En 2005, 450 embryons résultant d'un don d'ovule ont été transférés chez des femmes souffrant d'insuffisance ovarienne, de pathologies génétiques ou de ménopauses précoces. Cent enfants ont pu naître cette année-là. On comptait alors 168 donneuses. C'était mieux qu'en 2004 (131) mais enc