Le constat ne souffre aucune contestation. Chaque année en France, de plus en plus de couples stériles placent leur espoir dans un don d'ovocytes qui ne viendra pas. Il suffit de surfer sur les forums Internet pour percevoir la détresse de femmes et d'hommes inscrits sur une liste d'attente de plusieurs mois sinon d'années, sans aucune garantie d'être aidés. En France, il y a tout simplement pénurie d'ovocytes, et comme c'est souvent le cas, les couples partent vers l'étranger, en Espagne ou ailleurs, pour tenter de satisfaire leur désir d'enfant.
Dans ce cadre, la campagne de sensibilisation lancée par l'Agence de biomédecine est évidemment la bienvenue. Mais suffira-t-elle à faire avancer les choses ? Le don d'ovocytes est légal dans l'Hexagone depuis 1994 mais il ne s'est pas pour autant développé. L'explication tient dans une législation frileuse et contraignante, qui empêche la rémunération des donneuses et impose leur anonymat. Certes, si personne n'a envie de tomber dans les excès américains, où les donneuses à la plastique avantageuse peuvent se faire payer des milliers de dollars, on pourrait imaginer que la pratique soit mieux dédommagée qu'elle ne l'est actuellement, sans pour autant aller contre la loi européenne interdisant toute marchandisation du corps humain. De même, de nombreuses associations d'enfants nés de dons de gamètes réclament que la démarche sorte de l'obscurantisme et que chacun puisse librement s'informer sur ses origines. Peut-être alors pourra-t