Menu
Libération

35 heures, l'héritage qui embarrasse le PS

Article réservé aux abonnés
publié le 19 mai 2008 à 3h31

Dix ans déjà. Le 19 mai 1998, l'Assemblée nationale votait la première loi Aubry, fixant «la durée légale du travail effectif» à 35 heures par semaine au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés.

Deux législatures et quatre lois plus tard (une pour les généraliser et trois pour les assouplir), les 35 heures sont devenues la référence pour tous les salariés, et une réalité pour plus de la moitié d'entre eux. Les enquêtes montrent qu'ils en sont plutôt contents, et ceux qui ne le sont pas regrettent surtout qu'elles soient mal appliquées dans leur entreprise.

Les salariés n'imagineraient pas revenir aux 39 heures. Quant aux patrons, au-delà des déclarations de principe, ils ne sont en général pas très chauds pour dénoncer des accords souvent difficilement négociés, qui leur ont aussi apporté de la souplesse avec l'annualisation du temps de travail.

Les 35 heures sont en dix ans entrées dans la vie quotidienne des Français. Cela n'empêche pas la droite de les brandir en épouvantail, de dénoncer en elles la cause de tous les maux de l'économie française (lire page 3). Elle aurait tort de se priver: en face, la gauche n'assume pas. Pire, elle a honte. Rares sont ceux qui comme Pierre Larrouturou, délégué du PS pour les affaires européennes et militant de la semaine de quatre jours, sont prêts à batailler pour expliquer que c'est une valeur de gauche, que cela ne plombe pas l'économie, et que la réduction du temps de travail (RTT) va dans le sens de l'histo