Aujourd'hui, ce sont douze députés de droite qui partent en mission dans les entreprises de leur circonscription pour montrer que «le travailler plus pour gagner plus» marche du feu de Dieu. Un moyen de saluer dignement pour le gouvernement et l'UMP les dix ans de la première loi Aubry sur la réduction du temps de travail et de démontrer l'efficacité du dispositif des heures sup' défiscalisées sur le pouvoir d'achat.
Frédéric Lefebvre, député sarkozyste des Hauts-de-Seine et porte-parole de l'UMP, qualifie les 35 heures de «plus grande erreur économique jamais commise en France». Les heures sup défiscalisées, en revanche, ont «non seulement permis aux gens de gagner plus, mais cela ne s'est pas fait au détriment de l'emploi.» Alors, pourquoi ne pas pousser plus avant la réforme et rallonger la durée légale du travail ? «Parce que si nous le faisions, les entreprises devraient rembourser les exonérations de charges, explique Lefebvre. Et on risque de casser les plus petites.» La majorité en serait donc réduite à «faire sauter un par un les verrous qui déstructurent notre économie» en proposant des mesures qui permettent de gagner plus à ceux qui le veulent et de laisser en paix «ceux qui ont les moyens de travailler moins.»
Faire sauter des verrous au risque de la complexité ? Jean Arthuis, sénateur UDF de la Mayenne, ne cache pas préférer une abrogation qui irait de pair avec une remise à plat du financement de la protection soc