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La «perpétuité perpétuelle», peine rare

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Justice. Michel Fourniret n'est que le quatrième criminel à faire l'objet d'un tel verdict, instauré en 1994.
publié le 29 mai 2008 à 3h39
(mis à jour le 29 mai 2008 à 3h39)

A l'énoncé du verdict, à 15 h 05 hier, Michel Fourniret, cheveux et barbe rasés de près, pâle et tendu, n'a pas bronché, le visage figé, les yeux fermés. La cour d'assises des Ardennes le condamne sans surprise à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Monique Olivier, également debout dans le box, n'a pas réagi davantage, impassible, les bras ballants. Elle écope d'une peine de réclusion à perpétuité assortie d'une période de vingt-huit ans de sûreté.

La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général concernant Michel Fourniret, 66 ans, reconnu coupable de sept meurtres de jeunes femmes ou adolescentes précédés de viol ou tentative entre 1987 et 2001, et de trois agressions.

«Marquer une différence». Monique Olivier, 59 ans, qui était jugée comme coauteure de l'un des sept meurtres, a été reconnue coupable de complicité dans ce crime, comme dans quatre autres. Elle échappe à la peine maximale de trente ans de sûreté réclamée par le procureur Francis Nachbar, qui l'a caricaturée en manipulatrice en chef du «petit Fourniret» pour obtenir le maximum possible. Mais le président Gilles Latapie, ses deux assesseurs et les neuf jurés qui ont délibéré dans le secret de la caserne de CRS de Charleville-Mézières ont répondu par la négative à la question majeure de son implication directe dans le meurtre de Jeanne-Marie Desramault, et peut-être tenu compte de la plaidoirie de Me Delgenès qui demandait de «marquer une différence» de peine entre le tueur