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Libération
Éditorial

Ratés

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publié le 29 mai 2008 à 3h39

Il n'y avait guère de doute sur l'issue du procès Fourniret. Le verdict est tombé comme une évidence, après deux mois d'audiences éprouvantes. En huit semaines, ce procès hors normes n'a toutefois pas répondu à toutes les questions que l'on pouvait se poser sur ce couple infernal. Mais le pouvait-il vraiment ? Derrière le maigre visage de cet homme aux cheveux gris et la mollesse apparente de cette femme ordinaire, le mystère du chapelet de crimes qu'ils ont commis ensemble reste entier. Provocateur et pervers, Michel Fourniret s'est souvent vautré dans l'abject, jouant entre ses envies de silence et sa délectation à livrer tous les détails de ses meurtres. Monique Olivier n'a, elle, rien révélé du «pacte» qui la liait à l'ancien ajusteur, se donnant le rôle d'une complice forcée au pire. Ce qu'a finalement reconnu la cour d'assises des Ardennes. A Charleville-Mézières, l'horreur s'est installée au quotidien, chaque jour un peu plus. Marquant les esprits et gravant dans la mémoire collective des images qui ne s'effaceront pas de sitôt. C'est bien pour cela que les rendez-vous ratés de la justice avec Fourniret depuis 1987 sont insoutenables. Certes, il n'est pas là question du dysfonctionnement général d'un système, à l'instar de l'affaire d'Outreau. Mais, en trois occasions, les manquements et les errances des enquêteurs et des magistrats ont eu pour principal effet de laisser Fourniret poursuivre son périple de serial killer. Au moins un chapitre a-t-il été clos hie