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Libération

YSL, l'affaire est dans le sac

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La maison a frôlé la catastrophe. Elle repart grâce aux accessoires.
publié le 3 juin 2008 à 3h44

La maison fondée en 1961 par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé a connu quarante-sept ans de vie mouvementée. Innovante, audacieuse, elle a lancé en 1966 la première boutique de prêt-à-porter (Rive Gauche) et son créateur est un artiste mondialement reconnu. Mais comme toutes les entreprises haut de gamme elle est, à la fin des années 80, convoitée par de grands groupes en mal de diversification. La haute couture à cette époque est une machine à perdre de l'argent (la griffe perdait alors deux fois son chiffre d'affaires) qui ne dégage des marges que dans les accessoires, les parfums et les cosmétiques. C'est d'ailleurs Sanofi (groupe Elf) qui la rachète en 1993 avant qu'elle se retrouve en 1999 dans le giron de l'italien Gucci. et en plein milieu d'une bagarre homérique entre les deux poids lourds du luxe français Arnault et Pinault. Finalement, ce dernier emporte le morceau et acquiert la majorité de l'entreprise. le 10 septembre 2001, le jour avant. On se souvient de la suite : la dégringolade des cours des firmes du secteur et de sérieux soucis pour les actionnaires.

Chez Yves Saint Laurent, après que les deux fondateurs ont passé la main, de plus ou moins bon gré, s'installe la dictature des créateurs de Gucci et surtout de Tom Ford. Les boutiques de la marque prennent un look tout noir, bien triste. Et les chiffres le sont aussi : plus de 60 millions d'euros de pertes en 2004.

L'arrivée à cette époque de Stefano Pilati comme directeur artistique, puis d'un nouveau PDG, V