De notre correspondante à New York. «Que faisons-nous à partir de maintenant ? Je ne pose pas cette question à la légère. Je ne prendrai pas de décision ce soir», déclarait Hillary Clinton mardi sous les vivats d'un millier de supporteurs à New York. Il était difficile ne pas relever l'ironie du lieu choisi par la sénatrice pour cette dernière soirée électorale. Une salle de sport en forme de bunker dans le deuxième sous-sol du Baruch College, coupé du monde, sans signal téléphonique ni écrans de télévision. Ses partisans ignoraient qu'au moment où elle prenait la parole, le sénateur Barack Obama décrochait l'investiture du parti. Si Clinton a félicité son rival pour «ce que lui et ses supporteurs ont accompli», elle n'a pas prononcé le mot victoire. Au fond, Hillary Clinton termine cette campagne comme elle l'a commencé : en battante, qui persévère en dépit des obstacles, se relève et refuse de concéder.
Larmes. Cette ténacité était à l'oeuvre dès le premier scrutin en Iowa. Le soir du réveillon devant une foule festive à Des Moines, elle arrive les traits tirés, la mine déconfite. Bill Clinton semble avoir pris dix ans, seule leur fille Chelsea esquisse un sourire. Les Clinton savent déjà ce que le public n'apprendra que le lendemain. Le dernier sondage donne plus de dix points d'avance à Barack Obama. «Faites la fête ce soir, mais remettez-vous au travail dès demain», exhorte Hillary Clinton. Mettant à l'oeuvre son propre appel, dès le lendemain, c'es