Menu
Libération
Éditorial

Historique

Article réservé aux abonnés
publié le 5 juin 2008 à 3h46

L'élection n'a pas eu lieu qu'elle est déjà historique. Pour la première fois aux Etats-Unis, un Noir a décroché l'investiture d'un parti dans la course à la présidentielle. Après un combat politique sans précédent, il vient de briser les illusions de celle qui aurait pu prétendre devenir la première femme à la Maison Blanche. Il y a encore peu, personne n'aurait misé quoi que ce soit sur Barack Obama, moins encore sur le phénomène qu'il a engendré. En quelques mois, le sénateur de l'Illinois a bousculé tous les codes traditionnels de la politique américaine. Né d'un père kenyan et d'une mère originaire du Kansas, il a refusé le rôle du «candidat noir» pour s'élever au-dessus des fractures raciales et partisanes. Il a transformé son espoir d'une autre Amérique en un formidable mouvement d'adhésion, notamment auprès des jeunes générations qui ont multiplié les dons individuels à sa campagne. Paradoxalement, la clef du succès d'Obama, elle se trouve aussi sur le bureau (ovale) de l'actuel locataire de la Maison Blanche. C'est parce que Bush laisse derrière lui un pays divisé, meurtri par la guerre en Irak, qu'Obama a pu défendre sa vision d'un futur meilleur. Hillary Clinton la première a sous estimé la soif de changement qui habitait ses compatriotes. Certes, tout reste à faire pour Barack Obama. John McCain ne lui fera aucun cadeau sur le chemin de Washington et les vieux démons de l'Amérique blanche n'ont pas encore disparu. A Obama de faire en sorte que son rêve, qui est a