Face à la crise des prisons, Rachida Dati martèle trois engagements : développer les aménagements de peine, construire de nouvelles places et accorder à ceux qui le souhaitent une cellule individuelle (sur ce point, une loi entrant en vigueur ce dimanche 15 juin l'y oblige). Concernant les aménagements de peine, elle évoque un taux de 35 % qui n'est pas exact. Au premier avril 2008, la proportion de condamnés bénéficiant d'un aménagement de peine est en réalité de 11,9 %. Le chiffre de 35 % correspond, lui, à l'augmentation entre janvier 2007 et 2008 du nombre des aménagements (libérations conditionnelles, semi-liberté, bracelets électroniques.).
La ministre de la Justice a par ailleurs tendance à minimiser la hausse de la population carcérale. Elle parle d'une augmentation de 1 % entre août et décembre, ce qui lui permet de faire l'impasse sur la forte hausse des derniers mois. On compte, au 1er mai 2008, 63 645 détenus, soit une hausse de 4,9 % de la population incarcérée par rapport à mai 2007. Depuis 2002, la population carcérale a augmenté de 25 %.
Dans ce contexte, l'engagement de la cellule individuelle paraît impossible à tenir. En centre de détention (31 % des détenus), le principe est appliqué. Mais dans les maisons d'arrêt, qui regroupent 69 % de la population carcérale, soit 43 585 détenus, dans 22 300 cellules, comment imaginer que l'on va pouvoir attribuer à tous ceux «qui le souhaiteront» une cellule individuelle ?
«Les volontaires