Madame Dati, l'état des prisons françaises est désastreux, notamment du fait de la surpopulation, que comptez-vous faire?
R.D. : Il faut que la loi soit appliquée. Quand je rencontre les magistrats, ils disent que leur autorité s'est affaiblie. Pour la restaurer, il faut que la décision qu'ils prononcent soit exécutée. Il faut être ferme, mais aussi humain, dans le respect de la dignité des personnes qu'on incarcère. Ce n'est pas parce qu'on est privé de liberté qu'on doit être privé de ses droits fondamentaux.
E.G. : Personne ne conteste que les décisions de justice doivent être appliquées. Mais comment faites-vous avec la surpopulation pour préserver la dignité ?
R.D. : Aucune place de prison n'a été construite pendant que la gauche était au pouvoir. Nous construisons des places de prison, et nous aurons, en 2012, 13 200 places de plus qu'en 2002. Il y a deux moyens de lutter contre la surpopulation carcérale. D'abord, en aménageant les peines. Je m'y suis attelée dès le premier jour de ma prise de fonction. Nous sommes aujourd'hui sur un taux d'aménagement des peines qui est sans précédent : plus 35 %. Nous avons plus de 3 000 bracelets électroniques aujourd'hui, nous en avions 2 000 l'année dernière. Nous sommes à plus 45 % sur les placements sous bracelet électronique. La libération conditionnelle a stagné entre 2001 et 2005. Entre mai 2007 et mai 2008, nous sommes sur une augmentation de 10 %. C'est un outil de prévention de la récidive et de réinsertion.
Madame Guigou, vo