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Libération
Interview

Le mariage annulé

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publié le 9 juin 2008 à 3h49

Mme la garde des Sceaux, dans cette affaire d'annulation de mariage pour cause de mensonge sur la virginité, au début, vous avez donné le sentiment d'approuver ce jugement. Puis vous avez demandé que le parquet fasse appel. Pourquoi ?

R.D. : Dès le départ, j'ai souhaité éviter l'emballement sur un sujet grave, qui concerne l'intimité de personnes, en particulier d'une jeune femme. J'ai repris toutes les déclarations. Il y en a eu peu en faveur de cette jeune femme à titre individuel. En tant que garde des sceaux, il est important que je rappelle que nous sommes dans un Etat de droit, dans lequel les juges sont indépendants. Les avocats des deux parties ont remis des conclusions au magistrat pour qu'elle puisse prendre sa décision. Dans ses conclusions, il n'y a aucun élément sur l'environnement culturel ou religieux. Je le dis, car je tiens à dire que je suis pour la cohésion nationale et la cohésion sociale. Le sujet est assez grave pour ne pas encore cliver, séparer, sur des sujets graves relevant de l'intimité. La décision a protégé cette jeune femme qui voulait se libérer de ce mariage.

Vous voulez dire qu'elle est préférable à un divorce ?

R.D. : Je ne porte pas de jugement, ce n'est pas moi qui ai choisi la procédure, ce sont deux personnes qui ont été consentantes. Les conséquences d'un divorce ne sont pas les mêmes que les conséquences d'une nullité. J'ai vu les emballements, j'ai entendu ce qui s'est passé. Je ne peux pas accepter, dans un Etat de droit,