Malgré ses 120 mètres de haut, l'éolienne ne fait pas la fière dans le box des accusés. Depuis plusieurs mois, elle est suspectée, en vrac, de se reproduire en dépit du bon sens en défigurant nos paysages, d'être à la solde de lobbys, de ne jamais tourner, de faire trop de bruit, et de ne pas servir à grand-chose. Côté accusation, des associations de riverains ou de défense des paysages, des élus, surtout de droite. Avec, comme figure de proue, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing (lire page 6). En défense, la filière industrielle, où l'on retrouve la plupart des géants de l'énergie mais aussi nombre de PME, l'Etat, via l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et la plupart des associations écolos. Compte rendu d'un procès passionnel où s'affrontent deux camps s'accusant mutuellement de mensonges et de manipulations.
Ça se reproduit comme des lapins
L'accusation. «Dire que la France est en retard, ça m'agace souverainement, tempête Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable, en pointe dans le combat «antiéolien industriel». «Ça pousse de partout.» C'est un fait, la production d'énergie éolienne explose : + 80 % entre 2006 et 2007, une multiplication par dix en cinq ans.
La défense. Ça flambe, certes, mais comme on part de trois fois rien, la part dans la production d'électricité reste marginale. Selon le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE), 4 terawattheures ont été produits