La technologie contre la culture ? Depuis Walter Benjamin, au moins, et ses mises en garde contre la dénaturation des oeuvres induite par leur reproduction industrielle, l'intelligence se méfie de la technique. Méfiance compréhensible : la technologie hertzienne, à travers la télévision, après un effort pédagogique initial, a largement expulsé des écrans les oeuvres exigeantes. De la même manière, la progression des groupes de communication fait planer le spectre d'une marchandisation générale de la création. La technologie numérique porte-t-elle les mêmes menaces ? On voit bien que non. Après les radios dans les années 80, les chaînes de télévision se multiplient, laissant une place nouvelle à la culture, loin de l'uniformisation crainte; par le truchement d'Internet, oeuvres et interventions artistiques sont accessibles à des milliards d'individus sur simple clic, réalisant l'utopie initiale des Lang et des Malraux : rendre la création artistique accessible à tous. Des difficultés ? Il y en a, évidemment. La moindre n'est pas de protéger la rémunération légitime des artistes chère à Beaumarchais.
A cet égard, n'en déplaise à l'esprit libertaire en vigueur sur le Net : faute d'avoir choisi le système de la licence globale, le meilleur à nos yeux, la voie choisie par Christine Albanel, d'une échelle graduée de sanctions dans la lutte contre le piratage, est nécessaire. Elle vaut mieux, en tout cas, que le simple laissez-faire.
Après tout, il serait surprenant que la presse, qu