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Libération
Éditorial

Torsions

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publié le 17 juin 2008 à 3h55

Il est loin le temps où Nicolas Sarkozy se félicitait à chaque occasion du réalisme de Bernard Thibault. C'était au temps de la réforme des régimes spéciaux; à l'époque où le gouvernement donnait aux partenaires sociaux du temps pour négocier; les fameux six mois qui précédaient la phase législative. Aujourd'hui tout cela a volé en éclats. Pour tenir la promesse sarkozyste de revenir en arrière autant que possible sur les 35 heures, Xavier Bertrand, le chouchou du président, en a peut-être trop fait.

Il a voulu aller trop loin, trop vite en tordant le bras aux partenaires sociaux. Mauvais timing l'année où l'on remet à plat la représentativité syndicale et où les centrales mènent campagne pour les élections prud'homales de décembre.

On se retrouve donc aujourd'hui avec des syndicats divisés dans la rue, ce qui n'est jamais une bonne chose en période de réforme; des syndicats vexés parce qu'ils ont l'impression d'avoir été abusés ; des syndicats crispés de penser qu'à ce stade seule une bonne vieille offensive d'amendements peut gêner le ministre.

Car dans le contexte actuel de passage en force, c'est au tour des députés de prendre en main la réforme du temps de travail.

Pour calmer les grands syndicats, Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher ont fait savoir que la majorité UMP serait «attentive aux demandes» CFDT et CGT. Et le Nouveau Centre prépare des amendements pour améliorer la garantie des salariés. Voici la majorité dans un nouveau rôle : amortir la fougue du minis