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Libération

Xavier Bertrand, agent double

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Réformes Le ministre du Travail a d’abord joué la carte du dialogue avant le passage en force.
publié le 17 juin 2008 à 3h55

Droit dans ses mocassins de VRP sarkozyste, Xavier Bertrand «assume» le coup de force gouvernemental. Il se défend d’avoir joué double jeu. Mais le ministre du Travail est bien obligé de reconnaître que le gouvernement a joué simultanément sur deux terrains: celui du dialogue social qui a rendu possible l’accord sur la représentativité et celui de la «responsabilité politique» qui permet de moderniser la législation sur le temps de travail.

«Sortir du carcan». Le texte qui sera présenté demain en Conseil des ministres est d’abord, selon Bertrand, la mise en oeuvre d’une promesse de campagne du candidat Sarkozy. Pour faire passer le message, le ministre multiplie cette semaine les interventions médiatiques. Afin de démontrer que les chefs d’entreprise sont «très demandeurs» de son projet de loi, il s’est invité hier à une réunion avec des patrons de PME de Seine-et-Marne. Matignon confirme n’avoir jamais cru à un accord négocié sur le temps de travail : «Nous savons bien que la CFDT est viscéralement attachée au maintien des 35 heures. Mais il se trouve que Nicolas Sarkozy n’a pas été élu pour ça.» François Fillon s’est personnellement engagé pour que le texte soit effectivement voté avant l’été. «Sortir du carcan des 35 heures pour libérer la croissance», tel est le credo du Premier ministre. L’urgence est telle, selon lui, qu’il serait irresponsable de laisser encore du temps à la négociation, d’autant que les élections prud’homales