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Libération
Interview

Pour Contre

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publié le 18 juin 2008 à 3h56

POUR

Vincent Frèrebeau Directeur du label Tôt ou tard (Vincent Delerm, Yael Naim ...).

«Cela devrait aider notre transition numérique»

«Ce projet n'a rien de liberticide, le raisonnement est à la limite du populisme. On prend toujours les peines maximales comme référence, alors que l'objectif premier, primordial, c'est bien de sensibiliser et de dissuader, pas de réprimer. Ce dispositif officialise le côté délictuel du téléchargement, mais en l'assortissant d'un nouveau cadre de sanctions mesurées et limitées dans le temps. Si le piratage, pris individuellement, est souvent un délit mineur, sa pratique massive en fait un handicap absolument majeur pour notre secteur et nous prive de toute perspective de retour sur investissement. Il est essentiel que l'on réussisse à rétablir une limite qui fasse que si l'on persiste dans l'illégalité en dépit des avertissements, cela ne reste pas sans conséquences.

«On nous dit que les labels restent arc-boutés sur de vieux modèles, c'est inexact. Le secteur fourmille de pistes pour s'en sortir, a numérisé la quasi-totalité de ses catalogues, innove avec de nouvelles «offres d'abondance» en abonnement et est même en train d'abandonner les DRM, ces verrous numériques qui s'avèrent à l'usage contre-productifs. Internet peut être profitable à la diversité, mais pour autant qu'il existe un respect des ayants droit, un cadre viable économiquement.

«Pour le développeur d'artistes que je suis, qui investit pendant des années sur des groupes et chanteur