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Libération

Le calvaire des électrosensibles

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Handicapés par les ondes, ils doivent se protéger et vivre dans des lieux hermétiques.
par Lucie LAUTREDOU
publié le 20 juin 2008 à 3h58
(mis à jour le 20 juin 2008 à 3h58)

Ça sent la peinture dans le nouveau trois pièces d'Evelyne Rouquié, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. La chargée de recherche en arts plastiques badigeonne murs et plafonds. Première couche : du noir. Un film d'anthracite, rempart contre les ondes wi-fi et antennes voisines qui lui rendent la vie impossible. Electrosensible, la quinqua se prépare une coquille hermétique aux ondes qui picotent et brûlent ses mains et ses bras. Elle enduit murs, plafonds et sol d'une couche isolante de graphite, qu'elle recouvrira de blanc, avant de tendre aux fenêtres des rideaux en coton, cuivre et fil d'argent.

«Vertiges». Elle a découvert son handicap en août 2007, après un mois de vacances. «Au retour, j'ai ressenti des vertiges, des vibrations, de la fatigue, je ne pouvais plus dormir», se souvient la néo-électrosensible. Les médecins ne comprennent pas et diagnostiquent une dépression. Mal dans son appartement, elle part vivre chez des amis. Jusqu'à ce qu'elle apprenne que six antennes UMTS ont été installées en face de chez elle pendant son absence. Evelyne Rouquié fait le lien et vend l'appartement. Dans la foulée, elle troque sa carte du parti socialiste («Delanoë installe du wi-fi dans les parcs sans penser aux enfants») et devient la responsable de la communication des Verts dans le XVIIIe.

Hier, Etienne Cendrier, porte-parole des Robin des toits, et André Bonnin, responsable du réseau Electro hypersensibilité, sont venus faire l'état des lieux à la nouvelle a