Comment faire avec un régime autiste et, semble-t-il, imperméable à toute pression extérieure ? C'est le casse-tête que pose Robert Mugabe depuis qu'il a entraîné son pays dans une dérive sans fin à partir du début des années 2000. Avec l'entrée en scène du Conseil de sécurité des Nations unies, qui s'est réuni hier, la gestion du cas zimbabwéen entre dans une nouvelle dimension. Pour la première fois, les quinze membres de l'instance de décision onusienne ont unanimement «condamné la campagne de violence contre l'opposition politique à l'approche du second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe». Le texte de la déclaration (dont le statut est inférieur à une résolution) ajoute que les violences «ont rendu impossible la tenue d'une élection libre et équitable le 27 juin». Le Conseil de sécurité confirme le rôle de la SADC, l'instance régionale d'Afrique australe, et celui du médiateur sud-africain, le président Thabo Mbeki.
Impuissance. Malgré l'unanimité de façade, le consensus n'a pas été facile à obtenir à New York. Le texte initial, préparé par la Grande-Bretagne et soutenu par les Etats-Unis et la France, affirmait qu'en l'absence d'un second tour libre et équitable, le futur gouvernement devait refléter les résultats du premier tour du 29 mars, remporté par l'opposition qui contrôle désormais le Parlement d'une courte majorité. Mais l'Afrique du Sud a bataillé ferme pour réduire la portée du texte, ralliant à sa cause la Chine, la Russie, le Vietnam